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Bafouille from nowhere
28 août 2008

LES ÂNES AUSSI SAVENT LIRE ou LA LOGIQUE PERVERTIE

Hier soir (24 janvier) d’un œil morne et d’un doigt agile je parcourais l’étendue sinistrée du PAF… Enfin je veux dire (pour ceux qui auraient mal compris) qu’a moitié endormi, je zappais dans l’espoir fou de trouver un programme digne d’un quelconque intérêt lorsque soudain mon attention est arrêtée par un vieux gus qui lit une sorte de dissertation philo-logico-juridico-théolo-portnawak. Un truc aussi bizarre ne peut que passer sur Arte. Au bout de quelques minutes je crois comprendre le principe de l’émission : un comédien lit une transcription fidèle de prêches dont l’auteur est manifestement un musulman fondamentaliste. 

dischamb

Le parti pris du réalisateur est, sans aucun doute possible, de ne donner aucun relief aux propos du prêcheur, de ne pas inciter le spectateur à juger par l’entremise de commentaire ou d’une présentation ambiguë. Le décor et le montage sont donc pratiquement inexistants (seuls quelques changements d’axe rompent la monotonie des images), le ton de la lecture est neutre, tous les événements (rires ou commentaires dans la salle) sont signalés par un blanc titre aux spectateurs. Tout est fait pour que l’attention se porte uniquement sur le discours et que seul le discours soit pris en compte pour établir un jugement sur son contenu.

Renseignements pris à posteriori :

l’émission s’intitule « Discours de Hambourg » . Voici ce que nous dit le site d’Arte à propos du film : « À la fin des années 90, Mohammed Fazazi devient l'imam d'une mosquée de Hambourg. En janvier 2000, pendant les derniers jours du ramadan, il donne dans la salle de prière plusieurs "leçons" sur les règles de vie préconisées aux fidèles musulmans et répond aux questions des membres de l'assistance. Ces séances sont filmées en vidéo et les cassettes sont ensuite vendues, notamment à la librairie de la mosquée. Après les attentats du 11-Septembre, il s'avère que trois des kamikazes qui constituaient ce que l'on a appelé le groupe de Hambourg - parmi lesquels Mohammed Atta, présenté comme le cerveau de la cellule par le FBI - fréquentaient cette mosquée et avaient des contacts suivis avec l'imam Fazazi. »(…) "Sur la base de la vidéo (...) le jeune cinéaste allemand Romuald Karmakar a choisi de reconstituer dans leur intégralité deux de ces prêches, tels qu'ont pu les entendre les fidèles de la mosquée."

Se taper les prédications d’un intégriste à l’heure où d’autres courent la gueuse, se font une bonne bouffe ou se matent un bon film, là, même moi, j’ai pensé : « mon petit vieux ! Tu files un bien mauvais coton ou t’es en train de partir de la cafetière !!! ». Parce qu’on les connaît les fous de Dieu, les imams illuminés, les jihadistes cintrés, comme on connaît les prêtres hallucinés, les rabbins hystériques ou les évangélistes azimutés, tout ça c’est que du fondu, du zimbrec, de la graine de psychopathe sadique avec des vrais morceaux de martyres dedans. Alors pourquoi gâcher une soirée à écouter la diarrhée verbale d’un bas-de-plafond théologique ? Ne faut-il pas être complètement désespéré, frustré, désenchanté (ou les trois à la fois) pour permettre à de telles paroles de souiller le temple immaculé de sa sapientiale Raison ? D’abord, je vous interdit de penser, même une seconde, que je puisse être désespéré, frustré ou désenchanté à part, peut-être, lorsque j’entends pérorer un soit disant socialiste ou que je regarde péniblement une pseudo comédie française filmée avec une truelle. Ensuite, sommes-nous fondés à penser que tous les fondamentalistes soient sujets à des pathologies psychiatriques ? Je dirais même plus, ne peut-on pas voir un être humain se comporter comme un bourreau ou comme un boucher sans avoir la tentation confortable de le qualifier de monstre ? Hitler et toute sa bande de comiques troupiers n’étaient pas des hommes, ils étaient des monstres sanguinaires sans aucune commune mesure avec nous. Illusion rassurante ! Hitler, Staline, Jack l’éventreur, Pol Pot… étaient des nôtres, ils nous représentent aussi sûrement que Gandhi ou Saint François d’Assises. Ils nous représentent peut être mieux, parce qu’il est si difficile de s’élever et si facile de tomber. Primo Levi a écrit à propos des tortionnaires d’Auschwitz : « Ils étaient faits de la même étoffe que nous, c’étaient des êtres humains moyens, moyennement intelligents, d’une méchanceté moyenne : sauf exception, ce n’étaient pas des monstres, ils avaient notre visage. » Là réside l’insoutenable vérité.

L’homme est un animal raisonnable. Tous les « monstres » de l’histoire étaient doués de raison et, hélas pour leurs victimes, ils étaient souvent pourvus de logique. Assis devant ma télévision, il ne m’a fallu que quelques secondes pour reconnaître et être fasciné par la logique limpide émanant du discours de l’imam. Pour un juriste, la logique de la charia est un mets des plus fins. La proposition A entraîne la proposition B qui entraîne la proposition C… Catégories, sous catégories, prémisses, conclusions, règles, exceptions, raisonnement à priori, à contrario… un véritable festival, une orgie de rigueur, une débauche de clarté. De quoi éblouir tous ceux qui cherchent du sens, du soutien, une discipline pour leur vie.

Mais ce qui est logique est-il vrai ? Un raisonnement logique est-il un raisonnement vrai ? Un raisonnement logique ne pourra être vrai que si sa base, sa prémisse est vraie. Si la prémisse est infondée alors le raisonnement malgré sa logique formelle sera faux. Cette prémisse est souvent un axiome c’est-à-dire une proposition indémontrable mais évidente pour la raison. Par exemple : X+0 = X. Dans un bar de Besagne se trouvent trois cagoles. Si aucune cagole ne rentre ou ne sort, j’aurai sous mes yeux ravis toujours trois cagoles. Si j’ajoute 0 cagole à trois cagoles, j’obtiens trois cagoles (ce raisonnement marche aussi avec des pommes, des moutons, des glaces à la vanille et des atomes quelconques). Voilà un axiome qui peut aisément être validé par n’importe quel être humain (amateur de cagoles ou non).

La prémisse de la science juridique coranique est que le Coran est la vérité la plus pure puisque il est incréé. C’est-à-dire que Mahomet n’est pas l’auteur du Coran, il n’a pas même été inspiré par Dieu pour écrire le Coran, le Coran lui a été donné par Dieu. Dieu étant de toute éternité, le Coran, émanant de lui, est donc de toute éternité. On ne saurait donc en retrancher une virgule. Il ne peut donc pas avoir de sources rédactionnelles (les récits de la bible hébraïque ou ceux des Evangiles), de contexte historique ou être sous-tendu par un projet politique ou théologique. On ne pourrait donc pas en faire l’exégèse, ou l’’adapter aux réalités du siècle ou expliquer son contenu par l’histoire ou la psychologie. C’est cette croyance qui fonde la logique intégriste de la charia. Toutes les propositions logiques qui découlent des règles du Coran sont vérités puisque il est vérité. Comme prémisse admissible par la raison on a vu mieux. Fonder un système juridique,par nature flexible et évolutif, sur une base immuable et mythique c’est bâtir une forteresse sur du vent. Du point de vue de la Raison c’est une catastrophe mais du point de vue pratique quel succès !

Remarquez bien que ce n’est pas la première fois qu’on nous fait le coup. Un mec ressemblant furieusement à Charlton Heston monte sur le mont Sinaï pour réfléchir au meilleur moyen de donner une législation minimale à une bande de branleurs qui passent leur temps à traîner dans le désert et à se prosterner devant la première idole en or qui passe. Il part du degré zéro de la loi donc il se creuse les méninges pour pondre un truc qui soit fonctionnel et qui ait de la gueule. « Bon, se dit Charlton, voyons déjà le kit de base : prohibition du meurtre, de l’adultère et du vol. Ensuite, un peu de social : tu bosses six jours et le septième tu peux coincer la bulle les doigts de pieds en éventail. Enfin, un peu d’efficacité centralisatrice : un seul Dieu à adorer et plus besoin de se prendre le chou avec les ordres et les contre-ordres de tout un panthéon. Et le jeudi c’est le jour d’untel et le mardi c’est le jour de l’autre et de savoir si t’as le droit de manger de la viande pendant la fête d’un troisième ou de savoir si il faut se raser la tête ou s’épiler les fesses pour plaire à un quatrième... ». Bref ! Rendu à ce point, notre bon vieux Charlton se demande comment il va pouvoir faire avaler la pilule aux traîne-patins et aux pousse-mégots qui zonent avec lui. Il jette un coup d’œil à sa législation qu’il vient de graver sur deux blocs de pierre (à cette époque les imprimantes laser en étaient à leurs balbutiements) et se dit que ça a été un sacré boulot (sans parler des coups de marteau sur les doigts… on peut être envoyé de Dieu et pas être très manuel). Il est saisi d’une angoisse : et si les autres commencent à pinailler ? « Comment ça le repos le dimanche ?? Moi ça m’arrange pas ! Pourquoi pas le mercredi, j’aurai pas les gosses à faire garder… Tu ne convoiteras pas la femme de ton voisin ?? Moi mon voisin c’est un gros naze et sa femme est follement accueillante… non vraiment, je vois pas le pêché ! Tu adoreras un seul Dieu ?? Mais si il est en congés et que mon troupeau a chopé la courante… Je prie qui ?? On a prévu un remplaçant ?… »

Notre Charlton commence à avoir un peu mal à la tête. Soudain il a l’illumination : Dieu lui a donné les tables de la loi ! Ils peuvent venir les autres avec leur « mais… », et leurs « si… », et leurs « ça m’arrange pas… ». Tu attends qu’ils se calment un peu et tu dis « Dieu a dit ! ». Après ça le tas de loqueteux il a qu’a fermer sa mouille. Et si un plus malin que les autres te dis « Dieu n’est pas très clair sur tel ou tel point. On pourrait pas faire comme ça nous arrange ? ». Là, tu le foudroies de tes yeux perçants ou tu lui fous un bon coup de bâton de patriarche et tu dis « Dieu M’a dit . Dieu est très très clair et JE suis son prophète et JE t’emmerde ! » et après tu fais comme ça t’arrange toi.

Et c’est comme ça qu’il leur a vendu l’affaire. J’imagine qu’il y a du avoir un ou deux futés qui à la vue des pansements sur les doigts du prophète ont dû se douter que les tables de la loi n’avaient pas été gravées par le Tout Puissant. Mais après une sainte colère, la réduction en gravillons des tables sur les crânes obtus d’un ou deux incrédules (il a dû râler sec le Charlton lorsqu’il a dû se taper à nouveau l’ascension de la montagne pour une nouvelle séance d’écriture) tout est rentré dans l’ordre et sa stratégie de communication a été un franc succès.

Lorsque l’on s’intéresse au Coran, aux textes sur la vie ou les paroles de Mahomet ( la Sira et les Hadith), on peut, si l’on a très mauvaise esprit comme moi, y découvrir une stratégie de communication similaire. Tout d’abord, rappelons-nous le contexte politico-historique. Mahomet naît dans une famille noble mais pauvre de la Mecque en 571 après JC. A cette époque la péninsule arabique est peuplée d’une multitude de tribus dont le seul lien positif est la langue. Ces tribus ont pour activité principale le commerce avec les deux puissances dominantes l’Empire chrétien de Byzance et l’Empire sassanide. Question religion : c’est un vaste souk. Chaque tribu a son dieu ou ses dieux et tous sont représentés dans la ville sainte la Mecque (dans ou autour de la Kaaba se trouvaient 360 statuts d’idoles). Les tribus sont également en relation avec des populations monothéistes juives ou chrétiennes et il existe, notamment à la Mecque, des monothéistes locaux les Hanifistes. A 25 ans Mahomet épouse une riche veuve de 15 ans son aînée, Khadija. Il fait prospérer les affaires de sa femme en organisant des caravanes vers la Syrie et avec le temps il devient un notable respecté de la bonne société mecquoise qui lui donne le surnom de Probe. A 40 ans il a la révélation de sa mission alors qu’il médite dans une grotte sur le mont Hira (Si vous voulez devenir prophète déménagez dans les Alpes et mettez-vous au trekking parce que manifestement au niveau de la mer la communication avec Dieu ne passe pas !). Quelles sont les motivations de Mahomet ? Ambitions politiques, foi profonde, soif de pouvoir, folie des grandeurs…? Peu importe. Le fait est qu’il rentre à la Mecque, remonté comme une pendule, avec l’intention de mettre un peu d’ordre dans le foutoir polythéiste ambiant en soumettant tout le monde à son autorité et à un dieu unique. Et pour éviter toute discussion assommante et inutile quoi de plus efficace (merci Charlton !) qu’une parole directe de Dieu qui vous explique quoi faire (un peu comme une notice Ikea mais en plus claire). Mahomet est un sacré bonhomme. On ne peut qu’être admiratif de la fougue, de la détermination qu’il mit au service de sa vision, de son projet. Un Dieu, Une nation : Unité et indépendance pour le peuple de la péninsule arabique. Impossible pour un tel projet d’avouer une quelconque influence, impossible d’invoquer le Dieu juif et chrétien sans qu’un lien direct entre ce Dieu et le peuple arabe ne court-circuite les juifs et les chrétiens. Si l’on se place dans les circonstances et si l’on tient compte des mentalités d’alors, on est forcé de constater que Mahomet est un formidable chef de guerre, un pragmatique leader politique qui a fédéré les tribus d’un territoire important (la moitié ouest de la péninsule) en quelques années. Sans être un spécialiste du Coran, il est assez simple de trouver dans le texte les traces de son pragmatisme politique et militaire. Les fameux versets sataniques sont l’expression de ce pragmatisme. En conflit avec les polythéistes de la Mecque, Mahomet veut se les mettre dans la poche histoire qu’ils lui lâchent la grappe cinq minutes. Aussi reconnaît-il publiquement que leurs divinités (une triade féminine) existent et peuvent intercéder auprès d’Allah. Les idolâtres sont contents, ils lui tapent sur l’épaule en lui disant « Finalement, Momo, t’es un mec sympa ! ». Par contre du côté des adeptes d’Allah on tire un peu la gueule. Imposer le monothéisme en se mettant à dos les partisans du monothéisme, c’est un peu risqué non ? Coup de bol, l’ange Gabriel intervient pour faire poliment remarquer au prophète qu’il s’est un peu emmêlé les pinceaux dans un des versets et que ce qu’il a dit est a l’opposé du message divin que lui, Gabriel, s’était esquinté la santé à lui faire apprendre par cœur. Mahomet revient sur ses déclarations et ajoute à l’attention des polythéistes que leurs divinités c’est de la daube et qu’aujourd’hui pour être moderne, il faut se mettre au Dieu unique, sinon t’as vite fait de passer pour un gros faisan. Autre exemple : le pinard. Au début dans les premiers versets qui en parlent l’alcool n’est pas interdit, il est seulement interdit de s’approcher des lieux de prière complètement déchiré. Ensuite seulement le FedEx divin, l’ami Gaby, intervient de nouveau pour que l’alcool et les jeux de hasard (quel rabat joie celui-là!) soient complètement prohibés. Pourquoi un tel interdit ? Les autres monothéismes cousins ne sont pas si catégoriques sur l’alcool et le jeux. Le catholicisme va même jusqu’à sacraliser une boisson alcoolisée, à la faire devenir le sang du Christ. La prohibition de l’alcool par le Coran est motivée par le penchant des bédouins à avoir la cuite turbulente. Ca se passait à peu près comme ça : durant les grands rassemblements les tribus s’ennuyaient ferme autour du feu de camp. Dès la nuit venue on éclusait copieusement. Les esprits s’échauffaient, on sortait la boite à gifles et parfois un des joyeux fêtards restait sur le carreau. Ou alors, un des soiffards proposait un jeu idiot à un autre assoiffé, du genre « je te parie mon troupeau et mes esclaves que la prochaine personne qui rentre dans la tente est un bédouin ». L’autre qui en était à sa douzième pinte de vin de palme répondait avec une bouche bien pâteuse « tenu ! ». Bien entendu il perdait. Au bout d’un instant, à travers les vapeurs alcoolisées il apercevait une lueur : « Infecte idolâtre (c’était l’insulte suprême) y a que des bédouins dans le camp... Tu m’as roulé fils de chamelle (insulte tout à fait satisfaisante également). » On ressortait la boite à gifles et un des deux restait sur le carreau. Ou encore (là c’est mon anecdote préférée) un bédouin plus trop étanche se levait en titubant : « Putain ! On s’emmerde sec ici... » Il cherchait dans sa cervelle imprégnée un truc intelligent ou constructif à dire histoire d’égayer la soirée. Fatigué de chercher il se contentait de : « Moi ! Monsieur ! j’me fais des couilles en or ! ». Un autre, qui cherchait ses clefs de chameau dans le sable depuis une bonne demi heure, tournait la tête, le toisait d’un oeil vitreux et rétorquait : « Ah ouai ! ton chameau il a même pas toutes les options ! ». Et l’alcoolique vantard de répondre : « Un chameau encore sous garantie... une merveille de technologie... élu chameau de l’année dans Chameau Magazine ... Ben, moi, Monsieur, ce chameau j’en n’ai rien à battre. Je l’égorge devant toi... Tu vas vois si j’suis pas cap ! ». « Ben moi, répondait l’autre, j’suis tellement pété de thunes que j’vais en égorger dix de chameaux ! ». « Et alors ! moi je vais en égorger vingt ! ». Ils allaient chercher les chameaux et à deux il en égorgeaient une bonne quarantaine. Bon, dans ce cas là on sortait pas la boite à gifles mais les chameaux restaient quand même sur le carreau. Au bout d’un moment Mahomet a du en avoir marre de tout ce gaspillage de bédouins et de chameaux et hop ! un verset sur l’interdiction de l’alcool et des jeux à la con.

La tonalité des versets au sujet des Juifs changent en fonction de la variation des circonstances politiques. Au début les ennemis sont les idolâtres, les Juifs sont des gens du Livre, des enfants d’Abraham, des potes quoi ! Lorsque Mahomet arrive à Médine, il y a plusieurs tribus juives dans la ville. Tout va bien, entre monothéistes on se comprend. Est conclu le Pacte de Médine où les croyances juives sont reconnus et où les juifs sont considérés comme faisant partie de la Umma (la communauté des croyants). Et puis une jour, un rabbin a voulu faire le mariole : « Dites-moi, très cher ami, vous dites que Moïse, lorsqu’il a été en présence du Très Haut, a vu la montagne exploser... C’est curieux par ce que dans mon livre à moi, il est dit qu’il a vu un buisson ardent. Voyez c’est écrit juste là » .Il montrait du doigt le passage et avec un petit regard condescendant par dessus les lunettes il ajoutait « Comment vous expliquez ça, mon cher ? ». Mahomet a du être un tantinet agacé qu’on puisse contredire sa révélation avec une autre révélation. C’est là que les choses ont commencé à se gâter entre Musulmans et Juifs. La révélation la plus pragmatique concernant les Juifs se produit lorsque Mahomet veut chasser une des tribus de la ville. Des Musulmans ont été fait prisonniers par les idolâtres et ils réclament une rançon. Mahomet se dit qu’il va aller demander aux Juifs d’en payer une bonne partie avec l’espoir secret d’un refus qui justifiera leur expulsion et la confiscation de leurs biens. « Mes chers amis, certains de mes hommes sont dans la panade et j’aurais aimé que vous allongiez l’oseille pour leur libération. » Les rabbins répondent avec un grand sourire engageant: « Mais bien sûr, cher ami, avec plaisir ». Il devait pas s’attendre à celle là et pendant quelques instants il reste silencieux et immobile. Soudain, au moment même où les compagnons du Prophète commençaient à trouver le temps long, il se lève sans un mot, même pas un petit merci, et sort de la pièce. Ses compagnons le rattrapent avec empressement parce qu’ils se disent qu’il a peut être eu un coup de chaud ou un début d’indigestion. Mahomet les rassure ; il a mis son chapeau et a mangé légèrement à midi. Ils s’étonnent alors de son attitude qui même pour un prophète n’est pas des plus polies. Il leur dit : «  Mon contact avec qui vous savez, l’agent Gabriel, vient de me prévenir que cette tribu complote avec mes ennemis pour m’assassiner. » On vira donc la tribu et on confisqua ses biens. Sacré Gaby, toujours là au bon moment.

Une dernière révélation opportune pour la route. Celle là est d’ordre personnel mais il faut bien que le job de prophète ait quelques avantages. Un jour Mahomet va rendre visite à son fils adoptif Zaïd. Ce dernier n’est pas là et c’est son épouse qui le reçoit. Mahomet la connaissait et ne l’aimait pas. Ce jour là pourtant, je ne sais si l’odeur des jasmins capiteux était enivrant ou si la lumière, à travers les persiennes, modelait le visage de cette femme en la rendant irrésistible ou si elle portait un décolleté affriolant, ce jour là donc notre prophète se sent émoustillé. Il rentre chez lui un peu embêté parce que la loi est claire : on ne peut pas épouser la femme de son fils même si on est le prophète de Dieu. Peu de temps après Gaby amenait un télégramme de Dieu à peu près rédigé en ces termes : « Petit veinard, stop, autorisation exceptionnelle épouser qui tu veux, stop, bonne bourre, stop, Bisous, stop. D. » Aïcha, son épouse préférée, à l’occasion de la révélation de ce verset lui dit sur un ton où l’on percevait une certaine ironie « Je vois que ton Dieu s’est empressé de t’exaucer ». Ca sert d’avoir des amis haut placés !

Essayons de résumer ce long développement (désolé, je me suis laissé emporter au départ je ne voulais écrire que deux pages !). Chez les fondamentalistes la logique juridique n’a rien à envier à nos législateurs modernes. Mais la base de leur législation est le Coran et cette base est immuable et insusceptible d’interprétation puisqu’elle est la parole de Dieu. Pourtant le Coran a été écrit à une certaine époque, dans certaines circonstances. Il est donc adapté à ses circonstances et à un temps donné. On pourrait dire que le Coran est la vérité d’une époque. Il pouvait donc servir à cette époque de base logique à une législation efficace et adaptée. La perversion de la logique de la charia réside dans son vice caché. Un peu comme si vous achetiez une voiture et lorsque nous ouvrez son capot vous vous apercevez qu’à la place du moteur vous avez un tas de briques. Les briques c’est idéal pour construire une maison mais pour faire rouler une bagnole... Pourtant vu du l’extérieur votre voiture semble parfaite. N’importe qui vous dirait que vous avez tout l’air d’un pigeon et que le vendeur est un escroc. Le Coran était idéal pour bâtir une religion et une nation mais pour donner son dynamisme à une législation propre au XXIème siècle son efficacité est nulle. Ceux qui prétendent le contraire sont ou des pigeons ou des escrocs.

Lorsque l’on parcourt le Coran, la Sira ou les Hadith on s’aperçoit de la violence qui les sous-tend. Rien de choquant à cela. Ces écrits ont été rédigés en pleine révolution religieuse et sociale dans une époque où l’Islam se battait physiquement pour sa survie et où le guerrier avait un rôle social omniprésent. Qui s’offusquerait de la violence des écrits de Saint Just ou de Robespierre ? Ces écrits ont le caractère des époques qui les ont produits. Les Salafistes (l’imam Fazazi en fait partie) ont pour idéal le retour vers un islam des origines. Leur fidélité aux textes antiques tend donc vers l’obsession. Leur rapport aux textes est inversé c’est-à-dire qu’originellement les circonstances politiques et sociales ont généré le Coran alors que pour eux le Coran doit générer les circonstances politiques et sociales actuelles. Le Coran étant adapté au combat, pour eux il faut donc créer cette situation de combat pour que le Coran puisse prendre tout son sens. Dans les prêches de Fazazi le monde entier est une zone de guerre. Terrifiant !

Dernière petite remarque : Fazazi est pour moi le parangon de ce que j’appellerais le savant-ignorant. Casanova citait souvent cette phrase : « méfiez-vous de l’homme d’un seul livre ». Un homme qui possède sur le bout des doigts un unique livre est dangereux parce qu’il peut expliquer le monde grâce à lui. Mais son explication est fausse parce qu’elle exclut tous les autres champs de la connaissance. Un tel savoir refuse tous les autres savoirs. Le discours d’un tel homme est séduisant pour les tous ceux qui ne possèdent aucune science. A leurs yeux il est sûr, inattaquable, omniscient. Comment leur dire que c’est l’exacte contraire de ce que doit être la science.

Pour finir (désolé mais Horace écrivait « Lorsque je suis bref, je deviens obscur », cela dit je ne suis, hélas, pas Horace) je ne résiste pas au plaisir de payer les faussaires avec de la fausse monnaie. Pardonnez alors ce morceau de logique absurde :

Les hommes savent lire.

Les hommes sont des mammifères.

Les ânes sont des mammifères alors les ânes aussi savent lire.

Monsieur Fazazi manifestement sait lire. Je ne pense pas qu’il ai de grandes oreilles pourtant il m’a tout l’air d’un âne.

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