Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Bafouille from nowhere

2 février 2020

1er février 2020 : Liberté et justice

Hier soir j’essayais de lire, tassé dans un petit tiers de lit par un chat qui pense que le plumard lui appartient. (Posons au passage cette question énigmatique : Comment une petite bestiole de 5 kilos peut pousser une énorme de 100 sans la moindre difficulté ?). Bref, je lisais donc tant bien que mal un article de Camus du 8 septembre 1944 paru dans Combat quand je suis tombé sur cette phrase qui, même sans l’aide d’un chat sans gène, aurait pu aisément me faire choir du pieu : « Que la vie soit libre pour chacun et juste pour tous, c’est le but que nous avons à poursuivre (…) Il ne faut pas se le cacher, cette conciliation est difficile. Si l’on en croit du moins l’Histoire, elle n’a pas encore été possible, comme s’il y avait entre ces deux notions un principe de contrariété. »
Quelle illumination ! Comment j’ai pu passer à côté de cette évidence ? Le marque des grands est sans doute de rendre limpide les troubles remous de la pensée. Il existe donc une opposition entre liberté et justice.
L’histoire du XXème siècle a montré que les sociétés libérales promeuvent la liberté au détriment de la justice sociale et que les sociétés socialistes ont essayé d’établir une justice sociale au prix de la liberté.
L’après guerre a vu les deux idéologies antagonistes se menacer mutuellement jusqu’à arriver à un équilibre précaire et terrifiant et l’Europe prise entre deux feux a été obligée de composer et de réaliser, bon gré mal gré, l’effort, qui, d’après Camus, « vaille qu’on vive et qu’on lutte ».Je pense qu’une des conséquences de l’affrontement du libéralisme américain et du socialisme soviétique a été l’obligation pour les gouvernements européens de prendre en compte la double exigence de liberté et de justice.
Le problème était simple : Comment éviter que les masses prolétaires, encouragées par les partis communistes nationaux, ne basculent dans l’idéologie communiste. On a eu peur de la révolution prolétarienne, on a donc lâché du leste. Le moteur moral de Camus à savoir « un simple souci de la vérité, l’oubli de leur propre personne, et le goût de la grandeur humaine » a été remplacé par un mesquin calcul politique et un pragmatisme de défense de classe. On peut d’ailleurs noter que depuis la faillite du bloc de l’Est, cette menace étant amoindrie, l’effort de justice sociale a fortement diminué.
Aujourd’hui, nul ne peut nier que le libéralisme est le grand vainqueur des luttes du XXème siècle, on a même parlé de cette victoire comme de « la fin de l’histoire » (Francis Fukuyama). A ce titre le libéralisme s’est fortifié dans ces convictions idéologiques ce qui veut dire que la justice n’est toujours pas au cœur de son action. En face les candidats à l’opposition sont nombreux : l’altermondialisme (terme fourre-tout qui regroupe anarchistes, marxistes, anticapitalistes…), le mouvement de justice environnementale, le mouvement de justice sociale (dont les « social justice warriors » et leur novlangue)… L’alternative est encore une fois profondément idéologique et face au capitalisme triomphant les tentations extrémistes et forcement liberticides reviennent sur le devant de la scène. Aujourd’hui comme à l’époque de Camus le devoir de l’honnête homme, de l’homme épris de vérité est de concevoir une position de défense de la liberté ET de la justice, tâche « d’une immense difficulté ». Et pour cela il faut opposer une pensée désengagée des idéologies à « ceux qui, de bonne foi, veulent tout simplifier ».
Putain ! ça pas être simple !

Publicité
Publicité
9 juillet 2018

Pas le temps !

Pour tous ceux qui liront le petit texte qui suit, qu'ils ne pensent pas, au premier abord, qu'il s'agit d'une réflexion pessimiste... Au contraire, il faut y voir l'expression de la vie et de la sérénité :
Mon maître absolu, Marc Aurèle disait : " Ne te conduis pas comme si tu devais vivre des millions d'années. L'inévitable dette est suspendue sur toi. Pendant que tu vis, pendant que tu le peux encore, deviens homme de bien." Au delà de l'exhortation à devenir un être moral, il faut comprendre que la brièveté de l'existence nous oblige à faire ce que nous devons, mais aussi ce que nous voulons et inversement à ne pas faire ce que nous ne voulons pas. Ce conseil est valable à tous les âges de la vie. Il peut être compris par l'adolescence boutonneux comme par le vieillard baveux. Mais comprendre n'est pas intégrer et savoir n'est pas sentir. Je crois qu'il faut avoir vécu un certain temps pour que "l'inévitable dette" acquière une réalité tangible. Il faut atteindre un certain âge pour voir les idoles de sa jeunesse disparaître une à une et pire encore, pour voir la mort s'attaquer à nos proches. Lorsque l'on est jeune, la mort est un tragique accident, avec le temps on constate qu'elle est une fin commune et certaine. Intégrer l'idée de sa propre fin comme proche et certaine peut être paralysante et vous plonger dans un abîme de désespoir. Pour ma part je préfère me dire : "Pendant que tu vis, pendant que tu le peux encore". On se souvient de nos premières fois... La première clope, la première bière, la première baise, la première bagnole, le premier job... Mais qui nous préviendra que nous vivons une chose pour la dernière fois !? Je crois qu'il faut que nous vivions les choses comme si elles étaient des dernières fois, avec plaisir, intensité et en pleine conscience et jouissance du moment présent. Le temps est un trésor que nous gaspillons comme s'il était sans fin ! Nous devrions arrêter de le perdre pour des histoires sans importance et pour des gens sans intérêt. Nous devrions banir de nos vies les personnes toxiques, les mythomanes, les indécis, les manipulateurs, ceux qui nous blessent ou se jouent de nous. Nous devrions fuir les imbéciles, les méchants, les égoïstes et les crétins en tous genres. Nous devrions n'accorder aucune importance à ceux aux yeux desquels nous n'avons aucune importance. Nous devons utiliser le temps qui nous reste (et personne ne peut vous garantir qu'il sera long) pour des choses et des gens qui nous tiennent à coeur, pas forcément des choses et des gens importants mais simplement qui nous semble importants pour nous-mêmes. Alors vivons sans attendre puisque attendre ne nous est plus permis !

17 octobre 2017

Lamed Wufniks et quelques digressions

 

JLB - Foto© dpa Picture-Alliance

 

Dans son « Livre des êtres imaginaires », Borges consacre un court texte aux Lamed Wufniks. En voici un extrait : « Il y eut et il y a toujours sur la terre, trente-six hommes justes dont la mission est de justifier le monde… Sans eux, Dieu anéantirait le genre humain. Ils sont nos sauveurs mais ils l’ignorent. » J’aime cette idée que nous n’existons que par la grâce d’une poignée d’hommes et de femmes qui donnent une valeur à cette humanité pourtant si prompte et si constante à répandre sa haine et sa laideur. J’aime aussi l’idée que ces êtres exceptionnels ne le sont pas aux yeux des autres et à leurs propres yeux. Leur bonté brille et vacille comme la flamme d’une lampe exposée aux vents mais ne s’éteint pas. Leur lumière essentielle nous protège des ténèbres mais reste aux yeux de tous invisible et inconnue. Leur humilité est leur grandeur, leur faiblesse est leur force.

Petite digression : Borges précise que cette croyance de la mystique juive  tire son origine dans le personnage de Lot (Loth ?). Petit rappel pour tous ceux qui auraient séché les cours de catéchisme. Voyant que dans les villes de Sodome et Gomorrhe régnait un joyeux bordel, Dieu eut envie de se fâcher tout rouge et dit : « Ouh là là !  Je ne savais pas qu’on pouvait faire autant de trucs avec sa bite !!! Mais c’est dégueulasse !!! Mais y sont combien au juste ??? Ca peut pas durer comme ça… je crois que je vais me fâcher tout rouge…. » et donc Dieu se fâcha tout rouge (Je crois que je l’ai déjà dit, non ?). Bref pour les punir de ce petit vice qui consiste à confondre le conduit d’évacuation avec celui de l’engendrement (petite digression dans la digression : Niveau ingénierie, Dieu est un peu une brêle pour n’avoir pas pensé que la proximité des deux conduits encourageait la confusion, la méprise voir la curiosité)… donc pour les punir, il décida tout simplement de les éradiquer. Re-petite digression dans la digression : Dieu comme clairvoyant est aussi performant que Paco Rabane (pour ceux qui s’en souviennent). Parce qu’il crée l’homme et ensuite il s’aperçoit qu’il a créé un être déficient, faible et pas très obéissant. Et ce n’était pas la première fois que ça lui arrivait : peu de temps avant il s’était déjà dit : « Mais qu’est ce que c’est que cette bande de tarés ??? J’étais bourré quand j’ai créé ça !?... ». De la part d’un Dieu omniscient on pourrait s’attendre à un peu moins d’étonnement… Il leur donne le sens du goût, et il s’étonne qu’ils aiment bouffer et picoler. Il leurs donne des organes génitaux et l’orgasme, et il s’étonne qu’ils s’en servent tout seul, à deux ou à plusieurs. Il leurs donne une intelligence autonome et il s’étonne qu’ils l’utilisent aussi pour faire le mal… Donc, il décide de supprimer l’humanité toute entière en lui faisant tomber sur le coin de la courge un bon gros déluge puis il change d’avis et donne à Noé et à sa famille la chance de remettre le couvert (petite digression dans la digression de la digression : Notons que Dieu change souvent d’avis. Il change tellement d’avis qu’entre l’Ancien et le Nouveaux Testament, il change carrément de personnalité et d’un Dieu jaloux et violent, il devient un Dieu aimant et doux). Tout ça pour dire qu’il savait déjà par expérience (pour l'omniscience on peut toujours se brosser !) que l’homme dès qu’on le laisse faire, il fait un peu n’importe quoi. Alors pourquoi tant de fureur, de violence et d’emportement ?  Mais revenons plutôt à Lot. Donc Dieu va atomiser Sodome et Gomorrhe. Il est prêt, il a le doigt sur le bouton rouge, il va appuyer, quand soudain il se demande s’il a pas envie de changer d’avis (tiens donc !). « Aller ! Après tout,  si je trouve dix justes dans Sodome (manifestement Gomorrhe, il s’en tape), aller hop ! Je sauve tout le monde » (en fait, c’est en discutant avec Abraham qu’il s’est dit ça… mais je pense qu’il avait quand même le doigt sur le bouton… après tout c’est Dieu, il peut faire plusieurs choses à la fois !). Il envoie deux anges qui rencontrent Lot à l’entrée de Sodome. Lot leur dit : « salut les gars ! Je connais le videur, j’vais vous faire rentrer… même sans meufs. » Tout ce petit monde entre dans la ville et comme les anges sont plutôt canons (c’est quand même des anges !) et que les Sodomites (et oui c’est comme ça que s’appellent les habitants de Sodome !) sont chauds comme des baraques à frites, les anges et Lot sont vite encerclés par toute la population (la bible précise « depuis les enfants jusqu’aux vieillards »). La populace excitée à la vue des deux gravures de mode qui accompagnent Lot (c’est des anges quand même !) ne tarde pas à exprimer son désir : « File-nous les deux bellâtres, on va, tous autant que nous sommes, un peu les violer ».  Le concept «  d’un peu violer » étant déjà, en soi, pas évident à comprendre surtout quand il est énoncé par une foule priapique, Lot essaye de calmer tout le monde. « Aller les gars, on se calme…  ce sont des potes… on boit un coup et puis on filloche… ». Rien n'y fait ! la foule veut embrocher du poulet céleste. A ce moment là, Lot a une idée de génie : « Les gars, les gars, les gars… j’vous propose un deal ! J’ai deux filles qui n’ont point connu d’homme ; je vous les amène dehors, et vous leur ferez ce qu’il vous plaira (sic)». Tu parles d’un juste ! Il faut pas toucher à des gonzes que tu connais à peine mais tes filles, on peut en faire ce qu’on veut, ce n’est pas grave ! Après tout ce ne sont que des femmes ! Si la définition divine du juste englobe des salopards comme Lot, alors je crois que je préfère être injuste ! Cela dit, les filles de Lot ne valent pas mieux que leur père ! Dieu décide de katcheriser Sodome et Gomorrhe mais de sauver tout de même Lot et sa famille (Noé 2 le retour). La seule consigne qu'il leur donne est « ne vous retournez pas vers la ville » et quand Dieu donne une consigne, ça s'appelle un commandement et si t'es pas trop bas de plafond, tu le suis. Bien sûr dans la famille des champions, je demande la mère. Malgré l’interdiction divine, elle ne résiste pas à la curiosité de voir la tête que ça a une ville qui explose (on peut la comprendre ça arrive pas tout les jour) et elle est changée en statue de sel. Lot se retrouve seul avec ses filles. D’un mec prêt à fournir ses propres filles pour une tournante il ne faut pas s’attendre à des principes d’éducation au top niveau. On ne s’étonnera donc pas d’apprendre l’anecdote suivante : Les deux greluches en ont un peu marre d’être vierges et comme il n’y a pas un seul gars potable à l’horizon et que ça commence à démanger méchamment, elles décident d’enivrer leur père (remarquons au passage qu’en plus du reste, Lot aime bien la picole) et de coucher avec lui. Faire peu de cas de la vie de ses propres enfants, être curieux du malheur des autres, picoler jusqu'à tomber par terre, se rouler dans l'inceste...Voila donc la famille que Dieu décida de sauver des flammes de Sodome ! (fin de la « petite » digression)

Revenons à nos Lamed Wufniks. Pour moi, ils ne sont pas des Lot. Ils ne sont pas des esclaves frissonnants et prostrés dans la crainte de Dieu mais plutôt des hommes debout faisant face à l’injustice même si elle devait émaner de Dieu lui-même.

Quand je songe à cette idée de sauveurs inconnus de l’humanité, je pense que chacun d’entre nous a peut-être également ces sauveurs personnels. Je ne parle pas de cette superstition ridicule des anges gardiens. Car sans même tenir compte de l’aspect volaille asexuée du truc, il me semble qu’il est difficile de croire que nous sommes protégés par des êtres surnaturels dotés de super-pouvoirs sans se poser la question de savoir pourquoi tout réussit à certains et que d’autres sont d’éternels poissards. Il faudrait alors postuler que certains anges gardiens font très bien leur boulot alors que d’autres sont de grosses feignasses et cela serait, me semble-t-il, encore une formidable boulette divine. Non, quand je pense à des Lamed Wufniks personnels, je pense plutôt à ces personnes qui marquent nos vies comme ces lumières qui balisent les pistes ou montrent l’entrée des ports. Certaines rencontres (amoureuses, amicales, professionnels…) nous grandissent, de façon silencieuse et cachée et parfois même inattendue. La fréquentation de ces êtres nous oblige à exprimer le meilleur de nous même, à « devenir ce que nous sommes ». Sans eux, nous serions passés à côté de nous-mêmes, nous nous serions loupés. Souvent ils ignorent ce qu’ils ont fait pour nous, parfois nous l’ignorons nous-mêmes. Je me dis aussi que l’harmonie cosmique voudrait que s’il existe de tels êtres, alors leurs contraires doivent aussi exister. Ces personnes là ne sont pas forcément mauvaises mais elles ne permettent pas que nous exprimions la grandeur de nos âmes. Elles ne réveillent pas en nous de sublimes aspirations mais excitent nos pires penchants. Je ne parle pas des pervers, des violents, des idiots, des cupides, des intempérants, ou des menteurs, je parle de personnes sans mauvaises intentions déclarées ou même conscientes mais qui nous sont toxiques, qui nous rendent matérialistes, étroits, insatisfaits, superficiels, calculateurs, faux... Elles empêchent une meilleure version de nous-mêmes d’apparaître.  Avec le recul, je crois que la seule question à se poser pour savoir si une relation est ou a été bénéfique est la suivante : Suis-je une meilleure personne maintenant ? Et je dois confesser que les gens qui ont été placés sur ma route m’ont, à de rares exceptions près, toujours aidé à m’améliorer, à devenir un meilleur moi-même (même s’il y a encore du boulot !) et je tiens à les en remercier où qu’elles soient.

21 avril 2017

21 avril 2017 : la politique des pires

Depuis trop longtemps, je lis sur les réseaux sociaux des monceaux de conneries et j’ai de plus en plus de mal à le supporter.
Ces textes, souvent bien écrits, appellent au réveil de notre conscience politique et sociale. La plupart du temps, on ne peut, dans un premier temps, qu’être d’accord avec le fond du propos. Mais comme souvent l’arbre de la raison cache la forêt de la bêtise.
Alors oui ! Le personnel politique « traditionnel » (c’est-à-dire celui des grands partis) est une caste technocratique et suffisante qui pense que l’activité politique est une activité professionnelle. Comme tout travail mérite salaire et que personne n’aime être payé des clopinettes, les hommes politiques ont organisé le système pour qu’il devienne un bon employeur (pour eux, pour leurs amis, leurs familles et leurs chats ou leurs chiens s’ils le pouvaient). Cette vision intéressée et dévoyée de la vie politique est très éloignée de l’idéal antique de la démocratie et me dégoûte profondément. Dans ce monde-là il n’y a pas vraiment d’idéal ou d’idées politiques, il y a un jeu d’intérêts privés ou partisans qui subordonne les décisions qui touchent l’ensemble de la population. Le seul dogme est « que tout le monde reste à sa place et les affaires tourneront ».
Tournons-nous maintenant vers les extrêmes (c’est ce que les textes dont je parle préconisent dans leur ensemble). Des deux cotés, le discours antisystème, anti-establishment (le vocable dépend de l’extrême que l’on a choisi) est en grande partie le même et, sauf à quelques exceptions près, les représentants de ces mouvances sont sincèrement convaincus de leur validité. La sincérité a ici remplacé le cynisme et l’opportunisme. Alors, me direz-vous, quel est le problème ? Le seul petit problème c’est que ces prises de position sont des idéologies et donc qu’elles sont reconnues comme des vérités révélées qui ne supportent aucune contradiction. Ces hommes politiques sont des dogmatiques qui ne voient le monde qu’à travers leurs lunettes idéologiques et leur vision exclue toute autre explication du monde. Plus grave encore, lorsque des faits avérés contredisent leur vision du monde alors les faits sont fatalement faux et donc disqualifiés. Ces gens n’ont pas une pensée politique mais ils ont une pensée religieuse. Bien sûr, on aimerait un monde plus fraternel et juste ou un monde plus sûr et respectueux mais pas au prix où ces gens-là sont prêts à le payer.
Les partisans du FN disent parfois des vérités mais ils n’en demeurent pas moins des fascistes racistes et intolérants. Les partisans de Mélenchon deviennent à leur insu des islamo-gauchistes par peur de devenir raciste et par idéologie multiculturaliste jusqu’au-boutiste et naïve. Les uns aboutiront à une dictature par haine, les autres par amour. J’ai quand même plus de sympathie pour ceux qui font cela par amour de l’humanité mais il n’en reste pas moins qu’ils sont un danger.
Moi, je n’ai pas de solution, mais il me semble qu’avant de vouloir changer la société, il serait peut-être judicieux de changer notre démocratie, de voir ses limites, ses défauts, de définir ses objectifs.
Bon, je retourne cultiver mon jardin mental.

10 avril 2017

10 avril 2017 : La machine à fabriquer des dieux

J’aime beaucoup la phrase de Bergson : « L’univers est une machine à fabriquer des dieux ». Bergson est un philosophe que je ne connais pas (enfin comme tout le monde, je sais qu’il a un jour pondu un truc sur le rire). Donc cette phrase je ne sais absolument pas ce qu’elle veut dire dans le contexte de l’œuvre où elle se trouve. Mais quand j’y réfléchis j’ai l’impression qu’on peut y trouver au moins deux sens.

Le premier sens serait feuerbachien (je ne sais pas si ça existe comme terme). L’idée principale de Feuerbach est que ce n’est pas Dieu qui a fait l’homme à son image mais que les hommes ont fait les dieux à leur image. Ils ont pris les qualités et les pouvoirs humains concrets et les ont portés à une grandeur inconnue de l’homme et totalement abstraite, l’infini (Marx parlerai d’une dialectique qui marche sur la tête). La phrase de Bergson voudrait dire que l’étape ultime de la matière, le produit final de la machine-univers produit à son tour l’idée de Dieu, ce qui fait de Dieu le dernier produit de cette grande machine.

L’autre sens serait plus littéral : le but de l’univers est de produire la vie et dans un développement futur les créatures les plus abouties seront des dieux. On peut imaginer que l’évolution qu’elle soit darwinienne ou plus certainement technologique et génétique fera des hommes des êtres dotés de pouvoir divins (peut-être même l’immortalité).

A bien y réfléchir, je vois peut-être une troisième explication : la conscience de soi. Qui sommes-nous ? Nous sommes des atomes créés dès le début de l’univers. Ces atomes se sont combinés des milliards de fois avec d’autres pour former des structures de plus en plus complexes. Et dans certaines conditions, ici dans notre coin de galaxie (mais peut-être dans d’autres coins d’autres galaxies), est apparu la vie. Elle aussi s’est complexifiée et avec elle s’est complexifiée la pensée. Elle est passée de simple reflexe à l’instinct puis à la conscience et enfin à la conscience de soi. Avec l’homme, le processus arrive à son aboutissement, après avoir pris conscience de lui-même, l’homme s’interroge sur l’univers. L’homme, fragment matériel de cet univers cherche à comprendre le tout dont il fait partie. L’univers s’interroge sur lui-même. L’homme est le développement final de l’univers qui cherche à perdre conscience de lui-même. Nous sommes les organes réflexifs d’un univers-Dieu. Nous sommes le « connait-toi toi-même » de Dieu.

Publicité
Publicité
30 mars 2017

30 mars 2017 : Platon, quel bel enfoiré !

Ce soir, j’ai un peu envie de m’en prendre à Platon. Je ne l’aime pas beaucoup ce Platon. Pour moi, Platon c’est le prototype du fayot, toujours au premier rang, qui se retourne pour faire « shuuuuttt » à ceux qui bavardent derrière lui, qui prend en notes le moindre son qui sort de la bouche de Socrate même si c’est un petit rototo ou un raclement de gorge. Toujours prêt à opiner du bonnet à la moindre affirmation du maître, toujours prêt à dénoncer ceux qui philosophent de travers et toujours prêt à cirer les bonnes sandales. Bref, Platon c’est un gros lèche-cul ! (Mais le jour de la mort de Socrate, ben, le Platon s’était fait porter malade !)

Et puis, alors qu’une certaine philosophie commençait à œuvrer pour se colleter à la réalité des choses par l’étude de la nature avec comme outil la rationalité, notre brave Platon, lui veut qu’elle se prosterne devant un monde imaginaire (l’immobilité éternelle des idées transcendantes…quelle blague !). Alors que la philosophie prenait le chemin de la science, Platon la place sur le chemin de la religion. Ce qui va nous valoir des siècles de confrontations entre les tenants de la réalité et les tenants des idées imaginaires… un beau bordel !

Mais surtout, ce beau parleur de Platon a énoncé deux idées qui ont bien pourri les rapports humains et surtout amoureux dans notre monde occidental : l’âme sœur et l’identité du beau et du bien.
Pour l’âme sœur l’idée de départ est si absurde qu’elle en devient baroque. A l’origine, les être humain avaient quatre bras, quatre jambes, une tête à deux visages (pour aller faire ses courses, j’hésite entre « c’est super bien pour porter les sacs » et « ça doit être l’enfer si un des deux veut aller au rayon laitage et que l’autre veut aller au rayon charcuterie »). Puis les dieux, pensant que ce mille-pattes humain pouvait leur poser des problèmes, décidèrent de le couper en deux et de condamner chaque moitié à chercher son autre moitié. A une époque, où certain parlaient déjà d’atomes, Platon me semble enclin à gober n’importe quoi ! Cette idée me déplait parce qu’elle semble romantique aux gens mais qu’en fait elle ne l’est absolument pas. C’est une idée qui a inculqué aux esprits (notamment ceux des femmes) qu’on ne peut être un être à part entière seul. Que l’on ne peut se réaliser, vivre une vie épanouie et pleine que si on est réuni avec sa moitié. Les féministes auraient du brûler cette idée avec leurs soutien-gorge. Plus encore, ce mythe incite, même inconsciemment, à penser que la fusion rétablira une pureté et un bonheur originel. La fusion est mortifère dans un couple alors que l’harmonie des différences et des oppositions me semble bien préférable.
La deuxième idée est encore pire. L’identité du beau et du bien est une idée typiquement grecque. Ce qui est beau est moralement bien. Pourquoi pensent-vous qu’ils se soient tellement emmerdés à fréquenter les gymnases si ce n’est pour que leurs corps reflètent la beauté de leurs âmes. Platon n’a pas inventé le concept mais il atteint son apogée avec lui. Cette idée est insidieuse parce qu’elle est ancrée en nous depuis tant de siècles qu’elle s’impose sans que nous en ayons conscience. Un jour à un conseil de classe j’ai dit, en parlant d’une élève, que j’avais été surpris par sa sournoiserie à cause de la première impression qu’avait fait sur moi son visage angélique. Voilà c’est exactement ça, nous prêtons aux gens beaux des qualités que la beauté n’a jamais garanties. On a beau parler de beauté intérieure, d’insensibilité aux apparences, de charme, il n’en demeure pas moins que nous avons tous attribué des qualités morales et intellectuelles imaginaires à des gens qui étaient seulement beaux (et ensuite avons essayé de trouver ces qualités et bien souvent fait semblant de nous convainque de les avoir trouvées). Cela dit, il y a des moches qui sont des gros cons aussi.

Socrate était laid, il avait une tête de silène d’après ses contemporains, Platon était beau… l’enfoiré !

28 mars 2017

28 mars 2017 : Apollon et Daphné

Ce matin dans la voiture je suis tombé sur l’excellente émission « les chemins de la philosophie » et le thème du jour était les Métamorphoses d’Ovide. J’ai passé un excellent moment et j’ai entendu l’histoire d’Apollon et de Daphné. En deux mots : Apollon est amoureux de Daphné. Mais cette dernière le repousse. Après avoir tout essayé pour la faire craquer, il décide de se servir de violence (les dieux antiques ne faisaient pas toujours dans la finesse). Elle s’enfuit, il la poursuit. Se voyant sur le point d’être vaincue, elle en appelle à Jupiter pour qu’il la délivre. Ce dernier, pour qu’elle échappe à Apollon, la métamorphose en laurier.
Deux petites remarques :
Jupiter ne s’est pas trop creusé les méninges pour aider Daphné. Il aurait pu la faire disparaître, la rendre invisible, paralyser Apollon… mais non, il la transforme en arbre. La fille est désespérée, elle a peur que son intégrité physique soit mise à mal par un dieu un peu excité, et l’autre, le grand patron, ne trouve rien de mieux que de la changer en laurier. Comme atteinte à l’intégrité physique, je me demande laquelle est la pire.
Apollon est le dieu de la guérison, et il n’a pas pu se guérir de son penchant pour Daphné. Apollon est le dieu de la beauté, et Daphné l’a regardé avec à peu près autant d’intérêt que celle que l’on porte à un poison mort. Apollon est le patron des Muses, et celle de l’éloquence n’a pas réussi à faire qu’il convainque par le langage la petite Daphné. Apollon est doué du don de la divination (c’est lui qui parle à l’oreille de la Pythie), et il a été incapable de voir les conséquences de sa passion. Bref, savoir qu’un dieu avec de tels pouvoirs peut se prendre un tel râteau dans la tronche, et bien, moi, ça me réconforte ! En fait, pas tant que ça, parce que je me dis aussi que si un dieu avec de tels pouvoirs peut se prendre un tel râteau dans la tronche, alors, pour tous les laborieux comme moi, la vie n'est pas simple !

Eratum du 10 Août 2017 :

Oups ! oups ! et re-oups ! Après avoir vérifié dans Ovide, il ne s'agit pas de Jupiter qui change Daphné en laurier mais c'est le Dieu-fleuve Pénée, le père même de Daphné, qui s'est chargé du miracle. Les livres c'est quand même bien quand la mémoire part en sucette (Aloïs, j'arrive bientôt !). Donc après vérification, voici un extrait du texte d'Ovide :

"Elle pâlit, épuisée par la rapidité d’une course aussi violente, et fixant les ondes du Pénée : “S’il est vrai, dit-elle, que les fleuves participent à la puissance des dieux, ô mon père, secourez-moi ! ô terre, ouvre-moi ton sein, ou détruis cette beauté qui me devient si funeste” ! À peine elle achevait cette prière, ses membres s’engourdissent; une écorce légère presse son corps délicat ; ses cheveux verdissent en feuillages ; ses bras s’étendent en rameaux ; ses pieds, naguère si rapides, se changent en racines, et s’attachent à la terre : enfin la cime d’un arbre couronne sa tête et en conserve tout l’éclat. Apollon l’aime encore ; il serre la tige de sa main, et sous sa nouvelle écorce il sent palpiter un coeur. Il embrasse ses rameaux ; il les couvre de baisers, que l’arbre paraît refuser encore : “Eh bien ! dit le dieu, puisque tu ne peux plus être mon épouse, tu seras du moins l’arbre d’Apollon. Le laurier ornera désormais mes cheveux, ma lyre et mon carquois : il parera le front des guerriers du Latium, lorsque des chants d’allégresse célébreront leur triomphe et les suivront en pompe au Capitole : tes rameaux, unis à ceux du chêne, protégeront l’entrée du palais des Césars ; et, comme mes cheveux ne doivent jamais sentir les outrages du temps, tes feuilles aussi conserveront une éternelle verdure. “Il dit ; et le laurier, inclinant ses rameaux, parut témoigner sa reconnaissance, et sa tête fut agitée d’un léger frémissement."

27 mars 2017

25 et 26 mars : Matière noire

25/03

Je viens d'apprendre que la matière noire représente 90% de l'univers, une matière inconnue, invisible et non constituée d'atomes mais qui a une masse. On ne peut ni la voir, ni la détecter, on peut voir seulement l'effet de sa masse sur la déformation de l'espace temps. En fait, l'univers visible n'est qu'une petite partie de l'univers donc l'univers n'est pas du tout ce que nous voyons. Et dire qu'il y a des milliards de gens qui pensent qu'après notre mort nous irons dans un monde où il y aura des légions d'êtres ailés, des rivières de miel et de lait, des gus qui jouent de la harpe et même des vierges.... Mouais... Si Dieu a créé un univers physique avec presque rien d'autre qu'une matière inconnaissable et Invisible, il se serait un peu creuser le choux pour nous bricoler un paradis à base de trucs un peu plus délirants et surprenants que ce paradis à base de poulets géants joueurs de harpe, d'abondance de bouffe et de bombasses toutes neuves

26/03

Je voudrais préciser ma pensée à propos du texte sur la composition de l’univers que j’ai posté samedi soir (putain, je n’ai rien d’autre à faire le samedi soir !). Depuis 2 heures je cherche un texte de Michel Serres que j’ai lu il y a déjà un moment (putain, je n’ai rien d’autre à faire le dimanche soir !) et bien sûr impossible de remettre la main sur le bouquin, donc je vais essayer de faire ça de mémoire. Si je me souviens bien, il disait en substance que la compréhension physique de l’apparition d’un arc-en-ciel, ne lui enlevait pas toute la poésie dont il est porteur. La compréhension des phénomènes physiques ne désenchante pas le monde au contraire, elle amène de la richesse au monde. Et loin de le rendre plus simple, voir simpliste, elle le complexifie et chaque nouvelle réponse scientifique amène de nouvelles questions.
Pour ma part, je pense que la science est même parfois plus poétique que la poésie elle-même. En tout cas, la science est souvent bien plus magique que la pensée magique elle-même. Une chose est sûre, la cosmogonie et la cosmologie scientifique sont bien plus prodigieuses que celle proposées par les religions. Les Dieux (multiples ou solitaires) créateurs en tout ou partie de l’univers font bien pâle figure devant les théories parfois folles de la relativité, de la mécanique quantique, du multivers… Même si les religions ont souvent eu des fulgurances intuitives quant à la création de l’univers (chez les Grecs, par exemple Chonos et Chaos sont les premiers principes comme dans notre modèle moderne le temps et l’espace sont primordiaux et liés) il n’en demeure pas moins que leurs récits de la création de l’univers sont anthropomorphiques. Depuis Feuerbach, on peut se permettre de penser que l’homme a créé Dieu à son image. Les récits de création de l’univers suivent le même chemin. Il y a toujours un gus plein de super pouvoir qui décide (parce que, sans doute il s’emmerde comme un rat mort) de créer la matière, les étoiles, la lumière… et hop ! on claque des doigts et la terre apparaît et hop ! on fait sortir l’homme de son chapeau ! Bref, un David Coperfield qui assure grave !
Les cosmogonies scientifiques sont beaucoup plus délirantes, incroyables, incompréhensibles, en un mot magiques. Si les gens prenaient la peine de se renseigner sur les théories qui expliquent l’univers et les phénomènes comme le vivant, ils verraient que cette science, qu’ils pensent si aride, si sèche, est au contraire d’une incroyable poésie. Ils comprendraient enfin que les mythes antiques, premières tentatives d’explications scientifiques du monde, doivent être étudiés et connus pour ce qu’ils sont, des récits mythiques qui recèlent une symbolique qui souvent peut résonner avec la réalité.

27 mars 2017

24 mars 2017 : Je doute donc je suis !

Dans l'histoire de la pensée, il me semble que le doute est plus fondateur que la certitude.
Être doctrinaire, c’est être certain de la vérité de sa pensée (politique, philosophique ou religieuse). C’est l’élever au rang de dogme et être dogmatique c’est avoir une pensée rigide, arc-boutée et figée. C’est avoir une pensée de citadelle, solide et inexpugnable mais immobile et soumise à l’érosion du temps.
Être septique, c’est ne rien tenir pour certain. C’est donc accepter d’avoir une pensée fluctuante, souple et évolutive. C’est avoir une pensée de vent, insaisissable, libre et incoercible.
Paradoxalement c’est sur cette pensée aussi ténue que l’air que l’on bâtit des grands hommes et des nations généreuses. Le pesant dogme ne produit que des êtres étriqués et des nations aigries. La certitude nous plonge dans les ténèbres, le doute nous en libère.

27 mars 2017

22 mars 2017 : Partage ou péris !

Sans vouloir faire mon ronchon de service (c’est tellement pas mon style !), il y a un truc qui m’agace un petit peu sur Facebook. C’est le « Partage si tu… ». Si tu trouves que l’eau ça mouille… Si tu penses que le mal c’est pas bien… Si tu crois qu’il est préférable de recevoir des bisous que des coups de marteau… alors partage !
D’aucuns diront que je m’énerve pour pas grand-chose. A ceux-là je veux dire que ça m’énerve de l’admettre mais ils ont sans doute raison ! Cependant j’ai un peu réfléchi et j’ai compris les raisons de mon agacement.
Tout d’abord, il y a l’évidence de l’affirmation. Bien sûr que les animaux maltraités c’est ignoble, que les enfants battus c’est insupportable, que le cancer c’est une saloperie, que la famine ça ne devrait pas exister… Je vois mal quelqu’un poster sur Facebook un message expliquant que faire du mal à un être vivant c’est un passe-temps tout à fait délassant, que le cancer est une maladie rigolote et que la famine c’est bien fait pour les pauvres !
Ensuite, l’obligation de faire. L’alternative est la suivante soit tu partages pour montrer ta solidarité, soit tu ne partages pas et alors tu fais partie des enfoirés qui sans doute, après leur mort, auront, en enfer, une place de choix, juste entre Adolphe Hitler et Jack l’éventreur.
Jusque là, rien de bien méchant me direz-vous. Pas si sûr ! Cette pratique nous habitue à trois choses qui sont perverses et dangereuses. La première, c’est la prise de position manichéenne : pour ou contre, pas de nuances, pas de positions intermédiaires et donc pas de possibilité de médiations ou de compromis entre deux positions diamétralement opposées. La deuxième, c’est la prise de décision immédiate : nous sommes sommés de prendre position dans l’instant, sans réflexion, sans perspective. La troisième, la prise de décision irrationnelle : nous devons déterminer notre position sur une image ou un slogan, sans débat contradictoire, sans argumentaire. La seule voix que l’on nous pousse à écouter est celle de notre cœur. Le cœur c’est un moteur formidable pour passer à l’action mais la raison est le moteur qui détermine cette action. L’action humaine ne peut être sûre, efficace et juste que si elle prend son impulsion dans ces deux moteurs.
Alors, j’ai bien conscience que mon propos peut paraître exagéré lorsqu’il s’agit de partager la photo d’un enfant malade ou celle d’un chien abandonné sur l’autoroute. Ce que je dénonce se sont les réflexes que nous prenons sur les réseaux sociaux et sur intenet en général et que finalement nous appliquerons et, surtout, que les prochaines générations appliqueront dans l’ensemble de la vie et surtout de la vie politique. Pas de réflexion, que de l'émotion…
Aujourd’hui certaines personnes, souvent bien intentionnées partagent des images et des slogans qui sont purement et simplement de la désinformation destinée à infléchir l’opinion générale. Dans l’affaire d’Alep, dans la crise israélo-palestinienne, pour ne citer que ces deux cas, l’appel à notre humanité par le biais de photos d’enfant blessés (photos souvent fausses, ou prises dans des lieux et à des périodes ne correspondant pas aux conflits qu’elles sont sensées illustrer) poussent des gens plein de bonne volonté et de compassion à prendre fait et cause pour des organisations radicales et terroristes comme le Hamas. N’oubliez jamais que la première approche des groupes radicaux auprès de notre jeunesse est toujours la souffrance qu’inflige le monde occidental aux musulmans du monde entier.
« Suspends ton jugement » et « Que sais-je », ce sont les deux des maximes que Montaigne avait fait graver sur les poutres de sa bibliothèque. Je pense que qu’elles nous sont nécessaires et suffisantes pour prendre position sur les problèmes qui nous frappent mais pour pouvoir les appliquer il nous faut renoncer à l’indignation instantanée pour emprunter la voie d’une réflexion humaniste.

Publicité
Publicité
1 2 3 > >>
Bafouille from nowhere
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 3 422
Publicité